Faux agents immobiliers en Grèce : évitez le piège

agence mobilisa

Depuis l’année dernière, pour la Chambre Immobilière d’Athènes et d’Attique (qui représente plus de 60 % des agents immobiliers de Grèce), il ne se passe pas un mois sans qu’une plainte ne soit envoyée. L’illégalité ronge lentement l’économie et la profession sans que personne ne s’en soucie. Mais que se passe-t-il sur le marché de l’immobilier grec ? Pourquoi laisse-t-on les faux agents immobiliers exercer en toute impunité ?


Cet article écrit pour D News par Patrick Tkatschenko vous en dit plus.

Qu’est-ce qu’un faux « agent immobilier » ? 

Mettons tout d’abord les choses au clair : un « agent immobilier » illégal n’est pas un agent immobilier !

Les « agents immobiliers » illégaux prétendent être légitimes sans avoir les qualifications ou le droit d’exercer la profession : 

  1. Ils ne sont pas enregistrés auprès du fisc.
  2. Ils ne sont enregistrés auprès d’aucune chambre de commerce professionnelle ni aucune association professionnelle.
  3. Ils ne suivent aucun code de déontologie.
  4. Ils ne disposent d’aucune licence (soit parce qu’il ne le veut pas, soit parce qu’il ne le peut pas).

Ces agents illégaux opèrent dans l’opacité la plus totale, ne suivent aucune formation, travaillent en marge et échappent à tout contrôle de la part d’un organisme officiel, pour une multitude de raisons. Il est possible, par exemple, qu’ils exercent une autre profession et perçoivent d’autres revenus. 

Ces pratiques ne sont pas rares et nous sommes tous perdants.

L’impact de ces pratiques illégales pour les investisseurs

Le premier grand perdant est l’investisseur. La personne qui s’apprête à acheter le bien le plus cher de sa vie est souvent prête à confier – sans le savoir –la réalisation de son rêve à un agent immobilier illégal. Et ce, avec tous les risques que cela comporte. Récemment, un acheteur potentiel étranger nous a raconté qu’il était prêt à verser un acompte pour acheter T2 dans un petit complexe résidentiel, alors qu’il avait besoin de deux chambres. L’agent immobilier lui a assuré qu’il avait la possibilité de construire une chambre supplémentaire à l’avenir, « ne vous inquiétez pas, tout le monde le fait ici…. ». Or ici, nous savons tous que pour ce type de complexes résidentiels, il n’est pas possible d’ajouter une extension. Un peu plus tard, l’acheteur a découvert que l’« agent immobilier » exerçait dans l’illégalité.

L’impact de ce type de pratiques pour les agents immobiliers 

Le deuxième grand perdant, ce sont les agents immobiliers et agences immobilières organisées, qui sont victimes d’une concurrence déloyale

Les frais pour une agence immobilière peuvent vite grimper : loyers, salaires, sécurité sociale, frais de fonctionnement, frais de publicité ne sont que quelques exemples… Il est important de comprendre que ces agents perçoivent un pourcentage après la conclusion d’un contrat, constituant ainsi leur chiffre d’affaires, et non leurs bénéfices. Le bénéfice net ne représente qu’une très faible part des honoraires si on compare avec un « agent immobilier » qui exerce illégalement. 

Mais c’est aussi l’image des agents immobiliers qui est affectée par ce phénomène. Il n’est pas rare qu’un professionnel sérieux entende de la part d’un client potentiel, une critique commençant par « Oui mais vous, dans l’immobilier… ». Il est alors contraint de rétablir la vérité et d’expliquer que de telles plaintes ne peuvent être dirigées que contre les pratiques d’un agent illégal.

L’impact de cet exercice illégal pour l’État 

Le troisième grand perdant est l’État. Il n’existe pas de statistiques ni de chiffres sur le pourcentage de transactions concluent avec de faux agents immobiliers. Néanmoins, on sait que tous les agents immobiliers sérieux – ou professionnel du secteur tels que les notaires, les ingénieurs ou encore les constructeurs – ont au moins une histoire abracadabrante à raconter à propos de propriétés perdues à cause d’une concurrence déloyale… 

Par ailleurs, aucun des pourcentages perçus illégalement n’a été taxé à ce jour. Les agences légitimes, quant à elles, font l’objet de contrôles réguliers de la part de l’AADE.

Quand cette double peine prendra-t-elle fin ? 

Que dit la loi grecque sur l’exercice illégal de la profession ? 

Le risque pour le consommateur est énorme, mais il est censé l’être tout autant pour le contrevenant : la loi 4072 prévoit une amende pouvant aller jusqu’à 30 000 euros et une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 2 ans pour les contrevenants qui exercent illégalement la profession d’agent immobilier. L’ironie dans tout cela, c’est que cela fait de la loi grecque la plus sévère d’Europe ! Encore faut-il qu’elle soit appliquée….

Comment éviter le piège ?

Comment vérifier que vous avez affaire à un agent immobilier sérieux ? Voici quelques conseils qui vous aideront à déjouer le piège. 

Les premiers indicateurs importants sont l’existence d’un site internet et éventuellement d’une adresse physique.

Ensuite, tout agent déclaré est titulaire d’une carte d’identité professionnelle plastifiée. Vous pouvez en voir un exemple en téléchargeant notre guide de l’acheteur.

Il est notifié sur cette carte le numéro de l’agent accrédité d’inscription dans la chambre de Commerce nommé « ΓΕΜΗ ». 

Vous pouvez vérifier la validité de ce numéro et ainsi confirmer la certification de l’agent sur le site : https://publicity.businessportal.gr/. Normalement, le nom du titulaire de la licence ainsi que l’activité d’agent immobilier y sont mentionnés.

Un projet immobilier en tête ? Pour vous préparer et déjouer les pièges, découvrez toutes les étapes indispensables avant d’investir en Grèce.

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